EN RESUME :
CHEZ L'ADULTE:
CHEZ LE NOURRISSON:
Chez l’adulte :
1.1 Infections à pneumocoques : vaccin Prevenar20®
La Haute Autorité de Santé a annoncé, le 28 janvier 2025, une évolution majeure dans la politique vaccinale contre le pneumocoque. Désormais, elle recommande la vaccination systématique de toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, indépendamment de la présence de comorbidités. Jusqu'à présent, seules les personnes à risque de formes graves étaient concernées par cette mesure.
Un enjeu majeur de santé publique
Les infections à pneumocoques, causées par la bactérie Streptococcus pneumoniae, représentent un véritable enjeu de santé publique. Selon Santé Publique France, ces infections sont responsables d'un large éventail de pathologies : les otites, les sinusites, les pneumonies, les infections graves comme des septicémies ou des méningites.
On les appelle les infections invasives. Cette bactérie joue également un rôle majeur dans la surinfection bactérienne de la grippe, augmentant ainsi les complications chez les adultes, et plus particulièrement chez les seniors, déjà fragilisés par le vieillissement.
La HAS souligne que la couverture vaccinale actuelle est loin d'être satisfaisante. Les infections invasives à pneumocoque continuent de représenter une menace sérieuse, surtout chez les personnes âgées, et l'incidence de ces infections continue de croître.
Une incidence alarmante des infections invasives
Les données actuelles montrent que l'incidence des infections invasives reste particulièrement élevée chez les adultes à risque et augmente significativement avec l'âge. À 89 ans et plus, elle est six fois plus importante qu'à 50 ans. La mortalité liée aux infections invasives peut atteindre 30 %, soulignant l'urgence d'une meilleure couverture vaccinale.
Un constat préoccupant a également été relevé : la moitié des seniors hospitalisés pour une pneumonie aiguë et plus d'un quart des hospitalisations pour une infection invasive surviennent chez des personnes sans comorbidités. Ces dernières n'étaient jusqu'à présent pas soumises aux recommandations vaccinales. "L'âge est un facteur de risque à lui seul pour préconiser l'élargissement", justifie l’HAS.
Un vaccin unique pour simplifier la protection
Pour répondre à cet enjeu de santé publique, la HAS recommande l'utilisation du vaccin Prevenar-20, qui présente l'avantage d'une administration unique, contrairement au schéma précédent nécessitant deux injections distinctes. Cette simplification du schéma vaccinal devrait favoriser une meilleure adhésion et une hausse de la couverture vaccinale, aujourd'hui jugée "très insuffisante" avec un taux compris entre 5 et 16,9 %.
Les experts insistent sur la compatibilité du vaccin pneumococcique avec les autres vaccins destinés aux seniors. Dès 65 ans, la HAS recommande désormais quatre vaccinations prioritaires : Covid-19, grippe, zona et pneumocoque, ainsi qu'un rappel contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). L'administration du vaccin contre le pneumocoque peut se faire séparément ou en même temps que les vaccins saisonniers.
Les personnes ayant déjà reçu un ou des vaccins antipneumococciques poursuivront leur schéma de vaccination selon les schémas recommandés ci-dessous :
Les personnes ayant reçu une dose unique de PNEUMOVAX ou de PREVENAR 13 recevront une dose unique de PREVENAR 20 si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an ;
Les personnes déjà vaccinées avec la séquence recommandée antérieurement (PREVENAR 13 - PNEUMOVAX), voire par erreur avec une séquence PNEUMOVAX – PREVENAR 13, pourront recevoir une injection unique de PREVENAR 20 en respectant un délai minimal de cinq ans après la précédente injection de PNEUMOVAX.
Depuis 2024, le vaccin Shingrix® est recommandé pour la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus et de tous les adultes de 65 ans et plus.
Une efficacité supérieure du vaccin Shingrix par rapport au vaccin Zostavax.
Le vaccin Shingrix présente une meilleure efficacité pour la prévention du zona et des DPZ que le vaccin Zostavax. La protection du Shingrix contre le zona est de 79,3 % chez les personnes immunocompétentes et immunodéprimées ou présentant des pathologies chroniques, tandis que la protection de Zostavax est de 46 %.
La durée de protection du Shingrix contre le zona était d’environ 73 % neuf ans après la vaccination. Des études exploratoires ont montré que Shingrix pourrait réduire l’impact de la maladie sur la qualité de vie chez les personnes immunocompétentes ou ayant subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
Des données d’immunogénicité montrent une meilleure réponse immunitaire avec le vaccin Shingrix par rapport au vaccin Zostavax.
Les personnes vaccinées (immunocompétentes de 50 ans et plus) avec Shingrix ont montré une meilleure réponse vaccinale que celles vaccinées avec Zostavax. Des données de sécurité et de tolérance rassurantes et une balance bénéfice/risque favorable.
Recommandations d’administration :
Le vaccin contre le zona peut être proposé chez les personnes adultes, qu’elles aient déjà eu la varicelle ou non, pour diminuer le risque de zona et surtout le risque de douleurs de névralgies post-zostériennes.
La vaccination avec le vaccin Shingrix® est recommandée chez les adultes âgés de 65 ans et plus même s’ils ont déjà eu un zona ou si ils ont déjà reçu une dose de vaccin Zostavax®.
La vaccination contre le zona est recommandée chez les adultes de 65 ans et plus, ainsi que chez les adultes de 18 ans et plus immunodéprimés.
Depuis le 14 décembre 2024, ce vaccin est désormais remboursé à 65% par l'Assurance Maladie chez les personnes immunodéprimées et chez l'ensemble des personnes de 65 ans et plus.
Deux doses de vaccin à deux mois d’intervalle : M0, M2.
Cas particuliers :
Personnes âgées de 65 ans et plus ayant déjà eu un zona il y a plus d’un an ;
Personnes déjà vaccinées avec Zostavax® il y a plus d’un an ;
Ces personnes pourront recevoir deux doses de vaccins Shingrix® (M0, M2) après un délai d’au moins 1 an entre leur dernière infection de de zona ou leur vaccination avec Zostavax®.
1.3 Vaccin contre les affections à VRS
Pour protéger les nouveau-nés et les nourrissons de moins de 6 mois, la vaccination contre le VRS avec le vaccin Abrysvo,
est recommandée chez la femme enceinte entre la 32ème et la 36ème semaine d’aménorrhée (SA), en amont de la période
épidémique et jusqu'à la fin de cette période.
La vaccination contre le VRS avec le vaccin Abrysvo ou le vaccin Arexvy est recommandée chez toutes les personnes
âgées de 75 ans et plus, et chez les personnes âgées de 65 ans et plus présentant une pathologie respiratoire chronique ou
cardiaque susceptibles de décompensation lors d’une infection à VRS.
2. Chez l’enfant
2.1 Méningites et septicémies à méningocoques
Si la mise en place de mesures barrières durant la crise de covid 19 a permis une baisse notable de ces infections, les données de surveillance des infections invasives à méningocoques issues de Santé publique France, sur les années 2022 et 2023, montrent une reprise de la circulation des méningocoques (tous sérogroupes confondus).
Dans ce contexte d’évolution défavorable de l’épidémiologie des infections invasives à méningocoques, la Haute Autorité de santé (HAS), en réponse à une saisine de la Direction Générale de Santé, a révisé la stratégie de vaccination contre les infections invasives à méningocoques et mis en ligne le 27 mars 2024 de nouvelles recommandations relatives à la stratégie de vaccination contre les méningocoques de sérogroupes ACWY et B.
Vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y
Chez tous les nourrissons de moins d’un an
Depuis le 1er janvier 2025, l’obligation vaccinale des nourrissons contre le méningocoque C, a été remplacée par celle contre les méningocoques ACWY. Il est recommandé de réaliser la première injection à l’âge de 6 mois (vaccin Nimenrix®) et le rappel à l’âge de 12 mois (Vaccin Nimenrix® ou Menquadfi®)
La HAS rappelle également que le vaccin Nimenrix peut être co-administré avec la plupart des vaccins recommandés à cet âge.
Compte tenu des données d’interchangeabilité, la HAS rappelle qu’une vaccination initiée avec un vaccin monovalent C chez les nourrissons peut être poursuivie avec un vaccin méningococcique tétravalent ACWY en respectant un délai d'un mois entre l'administration des vaccins Neisvac et Nimenrix.
La HAS ne recommande pas la mise en place d’un rattrapage de la vaccination ACWY chez les enfants de plus d'un an.
Chez les adolescents et jeunes adultes
Vaccination tétravalente selon un schéma à une dose :
chez tous les adolescents entre 11 et 14 ans, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non,
chez les 15-24 ans, à l’échelle nationale, dans le cadre d’un rattrapage vaccinal.
Les trois vaccins tétravalents disponibles en France (Nimenrix, Menquadfi et Menveo) peuvent être considérés comme interchangeables et peuvent être administrés dans le cadre du rattrapage, en même temps que les autres vaccins qui sont recommandés à cet âge.
Vaccination contre le sérogroupe B
Chez tous les nourrissons de moins d’un an
La HAS recommande de renforcer la stratégie actuellement en vigueur contre le sérogroupe B chez les nourrissons en rendant obligatoire cette vaccination actuellement recommandée, selon le schéma suivant avec le vaccin Bexsero, seul vaccin utilisable à cet âge : première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12).
En résumé :
Chez l’adulte :
Le vaccin Prevenar 20® chez toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, indépendamment de la présence de comorbidités.
Le vaccin Shingrix® est recommandé pour la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus et de tous les adultes de 65 ans et plus.
Chez le nourrisson :
Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination de tous les nourrissons contre le méningocoque B est obligatoire : vaccin Bexsero®
La vaccination contre les méningocoques ACWY remplace la vaccination obligatoire contre le méningocoque C, chez tous les nourrissons depuis le 1er janvier 2025 : vaccin Nimenrix®
Bibliographie :
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